SERGIO SPORT

Editorial: Ce masochisme qui nous tue, autant qu’il nous sied.

En voyant un confrère, journaliste, photographe et que sais-je encore de lui, faire exploser sa joie sur les écrans de la planète entière, autant qu’en faisaient les supporters dans les tribunes du stade municipal de Lomé, lorsqu’à la 68 ème minute de jeu, Ousmane FOFANA, le capitaine du club KOROKI-MÈTÈTÈ de Tchamba, aux prises avec le JARAAF de Dakar, décochait un truc du genre Roberto Carlos, le confrère sans s’en rendre compte trahissait l’espoir qui vit encore en le togolais lambda que son football n’est pas encore enterré. Mais combien de temps nous faudra-t-il encore pour revenir à ce qui nous arrive, à ce que nous sommes foncièrement? En quoi pouvons-nous nous targuer d’avoir des bases pour espérer récolter des fruits à la mesure de l’espoir creux que nous affichons à chaque fois qu’une équipe de ce petit rectangle est appelé sur le théâtre du concert des nations qui savent pour leur part qu’ils n’est point de victoire qui s’arrache au gré de l’improvisation? 

Il faut expliquer, parler, dénoncer, encore et encore que ce qu’il nous reste désormais au Togo, c’est de toujours déchanter après nos tapages patriotiques dépourvus de conviction profonde, sachant pertinemment que notre football ne navigue pas du bon côté de l’histoire. Il n’est point de nivellement sensé et viable, qui se fasse nul part sur terre, par le bas.

Entre la qualification de nos représentants en compétitions continentales, les accès d’amateurisme dans la gestion et la préparation des équipes, les éternels petits jeu de malice des acteurs que sont les joueurs quant à leur documents, et cetera, l’on ne perçoit pas toujours l’once d’une ambition qui dépasse la seule suffisance d’être présents aux compétitions.

En cette soirée, à la faveur de la première édition du tournoi de l’UFOA-B, que le Togo abrite du 06 au 16 décembre 2018, une des catégories d’Éperviers, descendra encore sur la pelouse synthétique du stade municipal de Lomé, une pelouse atteinte de la maladie honteuse de l’obsolescence, pour défier des adversaires venant de pays où le football est beaucoup mieux pensé, où chaque catégorie est mieux structurée, où le footballeur est un travailleur considérable comme tel.

En ce moment en direct

Plaise à Dieu, si ce public sportif toujours au final désabusé, désolé et déchanté se décide d’accompagner les acteurs sur le terrain, se propose de revenir soutenir ses compatriotes, dans un élan qui laisse souvent penser que les déboires passés sont désormais derrières nous et que tout est subitement remis à neuf, requinqué, prêt à rendre une nouvelle copie, préférable à la précédente. Il n’est point de nivellement sensé et viable qui se fasse nul part sur terre, par le bas; je le répète.

C’en est tellement affligeant qu’on est quelques fois tenté de ne plus s’en mêler. C’en est encore plus affligeant le silence coupable qui consiste toute la réponse faite aux togolais qui n’en peuvent plus de ce masochisme ; mais hélas, hélas et hélas!

Et donc comme toujours, inexorablement, on restera là à ne rien faire pour former de nouvelles générations de joueurs qui ne tricheront pas sur leur âge, qui seront exempts de tout doute envers l’administration de la documentation nationale. On ne fera rien pour encourager les talents de notre arbitrage ; tout au contraire. On ne cessera pas de compliquer l’existence au journaliste togolais lambda qui envers et contre tout reste là dans les moments de vexation, d’humiliation, et de sacerdoce mené dans des conditions peu glorieuses.

Nous avons assez dormi à l’ombre de la lassitude. Maintenant que s’impose impérieusement le problème de l’évolution, il importe avant tout de faire acquérir à nos âmes, la taille de leur âge afin qu’elles puissent se frotter aux autres, d’ailleurs. Purifions nos mœurs mettons plus d’envie dans nos actions. Le Togo espère beaucoup de ses enfants. Avec sympathie ou scepticisme, les étrangers nous regardent et observent nos résultats. Allons-nous trahir la Patrie en agissant comme les singes qui font toujours quelque chose et n’ont jamais rien fait?

J’ai dit.

 

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