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Togo|02Juillet 1972 – 02Juillet 2022 : Il y a 50 ans, mourait Dr Kaolo, le dieu du football togolais

Chers lecteurs, nous voici arrivés au terme du récit sur la courte vie en BLEU et la tragique mort de Dr Kaolo. Ce 02 juillet 2022, marquant le 50e anniversaire de son décès, nous vous plongeons dans les détails sur ses obsèques, dans la 3eme et dernière partie…

Émouvants adieux dans de grandioses funérailles

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Jamais de mémoire d’homme, on n’avait vu autant de monde accompagner un sportif à sa dernière demeure. Au moins 30 mille personnes avaient conduit le célèbre footballeur à sa dernière demeure au cimetière de la plage… Trente mille personnes au rang desquelles quatre membres du gouvernement. M. Mathieu Koffi, ministre de la Jeunesse, des Sports, de la Culture et des Recherches scientifiques ; M. Benoit Malou, ministre de l’Education nationale ; le Commandant Janvier Chango, ministre de la Justice et M. Louis Amega, ministre de l’Economie rurale. Les funérailles de Kaolo furent de véritables obsèques nationales qui avaient donné lieu à des scènes déchirantes de douleurs, de pleurs… et la foule difficilement déchiffrable qui, depuis le matin avait défilé autour du cercueil du vénéré disparu. La foule n’y était pas seulement pour rendre hommage à Dr Kaolo, mais aussi pour lui prêter un véritable serment : un serment d’amour et de fidélité dans l’épreuve tragique dont les effets psychologiques se font encore sentir, à ce 50e anniversaire.

Toute une capitale pour accompagner le roi à sa dernière demeure

Ce jour de juillet 1972, toute la ville de Lomé peu s’en faut, était venue s’incliner devant le cercueil. Beaucoup avaient pleuré, hommes, femmes, enfants, parents et amis, sympathisants et curieux, tout le monde avait été au rendez-vous, tout le monde était venu crier “honte” à cette mort cruelle qui a arraché Kaolo à l’affection de ses compatriotes, pour remplir l’Achéron, considéré comme l’Enfer dans l’étymologie… Jamais, on n’avait vu une telle ambiance à Lomé et autant l’on s’était demandé pour quoi cette hystérie, autant on voulait savoir si vraiment les héros ne meurent jamais ? C’est tout simplement parce que Kaolo était tombé comme un soldat au front sans avoir eu le temps de vider son canon. C’est vrai, Kaolo le pivot de l’Etoile Filante de Lomé et de la sélection togolaise est sorti prématurément de la vie, plongeant tout un peuple dans la stupeur, une colère à peine contenue. Le flot humain lui, grossissait au fur et à mesure que les gens arrivaient au cimetière. Les jeunes fans du « Docteur » avaient dû se percher sur des cocotiers pour dire un dernier adieu à leur idole. On se rappellera qu’après les dernières absoutes, le président du Comité des sages de l’Etoile Filante, le chef Goumou II, avait pris la parole pour, d’une voix qui traduisait sa douleur, remercier l’illustre disparu pour ce qu’il a fait pour le prestige de l’Etoile Filante du Togo. D’autres intervenants ont suivi. Le délégué national de la JRPT (Jeunesse du Rassemblement du Peuple Togolais) à l’époque, M. Borozé, le représentant du Comité Central des Arbitres et des élèves- arbitres du football togolais, M. Théodore Kpotivi Laclé (plus tard ministre) et surtout, le ministre Mathieu Koffi de la Jeunesse des Sports et de la Culture qui avait terminé son discours en ces termes : « Kaolo, tu restes le modèle de ces jeunes qui, au bord des rues, courant derrière les petits ballons en caoutchouc, s’affublent gentiment du nom rêvé : Kaolo ! N’aie crainte Apéti ! Si cela pouvait être encore pour toi une consolation dans ton linceul de combattant du prestige national, sache Docteur Kaolo que le gouvernement comme il l’a toujours fait, mettra tout en œuvre pour continuer et parfaire sa politique en faveur des jeunes. Il soutiendra toutes les bonnes initiatives, prendra les décisions indispensables afin que la jeunesse togolaise, les sports togolais soient inexorablement présents, craints et admirés dans toutes les grandes manifestations sportives internationales. Sache, Kaolo, que ton nom restera inscrit en lettres d’or brillant et vivifiant dans nos souvenirs ».

50 années après, que reste-t-il de ce discours ? Que reste-t-il de toutes ces promesses faites par le ministre Mathieu Koffi ? Les choses ont stagné voire périclité comme le temps s’est arrêté ce jour qui a vu Kaolo traverser le fleuve qui conduit au pays des ombres. Des paroles, des paroles, rien que des paroles. Voilà ce qui reste de ces bonnes intentions !
(FIN)

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