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Togo| Emmanuel Adebayor dépossède Obeystar de son œuvre

Les droits de propriété intellectuelle ont encore du chemin à faire en Afrique. Leur chemin se révèle d’autant plus long et si parsemé d’embûches, lorsque des personnes hautement respectables, tels l’international togolais Emmanuel Adebayor foulent au pied, la paternité des œuvres de l’esprit.

À l’heure où l’Afrique se débat pour se mettre au diapason des pays avancés en matière de protection des œuvres de l’esprit, il est proprement affligeant de voir que des personnalités se rendent coupables de ce qu’il convient de nommer comme une atteinte à un droit de propriété intellectuelle.

Au lancement du tournoi de commémoration du décès de la légende togolaise Docteur Kaolo, une autre icône , vivante cette fois-ci, et invitée à donner le coup d’envoi de l’événement, n’a pas manqué d’apparaître dans l’objectif des photographes présents. Sauf qu’au moment de l’exploitation de ces images, Sheyi Emmanuel Adebayor a “tué” l’œuvre d’art.

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L’ex capitaine de la sélection nationale du Togo, Ballon d’Or africain 2008, ancien sociétaire du Real Madrid, de Tottenham ou encore d’Arsenal, s’est rendu coupable d’un geste à première vue anodin, mais qui sous d’autres cieux, aurait valu des procédures en justice. Sur les réseaux sociaux, le natif de Kodjoviakopé n’a pas cru devoir s’embarrasser du logo du photographe ObeyStar, qui a réalisé l’œuvre qui lui a paru si belle, au point de faire l’objet d’une publication sur ses comptes sociaux.
Sûrement s’est-il convaincu d’avoir une renommée trop importante pour devoir faire de la publicité qu’il considère comme gratuite, au photographe qui se démène pour se faire une place au soleil. Autant aurait-il également dû s’abstenir d’utiliser l’œuvre, au risque de devoir faire de la lumière au jeune artiste.

Rayer ainsi d’un émoticône la paternité d’une œuvre de l’esprit pourrait paraître excusable, si l’infraction était commise par un individu lambda, profane et ignorant de ces notions de droits de propriété. Dans ses pérégrinations à travers le monde, la star togolaise a sûrement dû avoir déjà appris qu’une œuvre de l’esprit fait d’emblée l’objet d’une protection.

Dans ces pays subsahariens où le métier de photographe est des plus banalisés, il faut précisément que chacun y mette du sien pour faire vivre l’artiste de son art et il n’y a pas plus indiqué que nos différents ambassadeurs pour porter plus loin le mérite de ceux qui ont choisi de vivre de leurs créations de l’esprit. Que l’on choisisse peut-être d’utiliser sans l’obtention d’autorisation, les créations d’autrui, mais que la manœuvre se fasse avec un minimum de probité.

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