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Serge Akakpo, à cœur ouvert

Ancien capitaine des Éperviers, Serge Akakpo a annoncé la fin de sa carrière il y a de cela quelques semaines. Reconverti en consultant, il a été invité sur la plateforme de l’AJST (Association des Journalistes Sportifs du Togo), pour parler de sa carrière, ses choix et sa nouvelle profession.

Tes moments forts en sélection

« Les moments forts que j’ai vécus en sélection, il y a la CAN 2013, le meilleur souvenir sportivement parlant. On s’est qualifié en quarts de finale, ce qui était une première pour le Togo. C’est la fois où je me suis senti très bien dans cette équipe. Il y avait une cohésion, même s’il y avait de petits problèmes à côté. Sur le terrain, c’est là où je me suis senti le mieux, notamment lors du match face à la Tunisie. Il y a eu aussi ce fameux match face à l’Algérie avec les 13 minutes d’arrêt de jeu.

Mais au niveau émotionnel, le match contre la Tunisie a été pour moi celui qui m’a fait vibrer parce qu’il a fallu être des hommes à la fin pour pouvoir remporter ce match. C’était très fort et c’est ce que je retiens le plus. Après, pour être honnête, l’un des moments forts, c’est Cabinda ou j’ai été touché aussi et même si c’est un souvenir malheureux, ça reste un moment fort que j’ai vécu, un moment triste qui m’a marqué à jamais. Jusqu’à aujourd’hui, j’ai des séquelles et je n’ai jamais réellement exprimé tout ce que j’ai vécu et toutes les conséquences que cela a eu sur moi en tant qu’homme et en tant que joueur. »

Les raisons de ta retraite internationale

En ce moment en direct

« J’ai senti que c’était le moment, j’ai passé beaucoup de temps en sélection et je suis de ceux qui ont vécu le drame de Cabinda comme je l’ai dit plus haut Je n’étais pas du tout préparé à cela. J’ai été souvent au front, je faisais partie des leaders. Mentalement ça fait beaucoup de mal aussi. À un moment donné, j’ai voulu me consacrer à ma famille, me recentrer un petit peu sur moi. Il y a eu aussi des soucis au niveau de l’équipe des fois des incompréhensions etc. Tout ça, ça faisait beaucoup et donc après la CAN2017, j’ai voulu faire un break parce que je sentais que c’était le moment et puis derrière, il y avait de jeunes joueurs qui sortaient du lot donc c’était le bon moment pour les laisser évoluer aussi. »

Les clubs dans lesquels tu as pris du plaisir

« Il y a deux clubs où je me suis senti le plus à l’aise, d’abord le FC Goverla parce que les méthodes de travail du coach étaient parfaites pour moi. Il m’a beaucoup fait progresser, le championnat aussi était très intéressant, il est beaucoup plus difficile que le championnat turc, même si les gens ont du mal à le croire. C’ést très physique et tout me correspondait tactiquement et c’était parfait. Ensuite, il y a Trabzonspor. J’ai aimé la ferveur de ce peuple, de la ville, de l’équipe. C’est une équipe comme l’Olympique de Marseille où ils attendent beaucoup de la part des joueurs. J’y ai côtoyé beaucoup de grands joueurs. Ce sont les deux équipes dans lesquelles je me suis senti le mieux. »

Ta relation avec Claude Le Roy

« J’ai toujours eu un profond respect pour l’homme et l’entraineur. Après, dans une équipe il y a forcément des choix qui sont faits ; moi je suis un compétiteur et quand je ne joue pas, forcément je suis déçu. Quand je ne joue pas et il y a une défaite, je le suis encore plus. C’est tout ce que j’ai fait remonter à l’entraîneur mais de là à dire qu’on avait des relations tumultueuses, je ne pense pas. Quand j’ai décidé de faire un break au niveau de la sélection, il n’était pas vraiment d’accord, il aurait préféré que je reste mais je lui ai expliqué les raisons et il a compris. Par rapport à ma reconversion, j’ai eu à discuter avec lui et il a soutenu mon choix et ma volonté. Je le remercie parce qu’il a confirmé aux gens de la chaine Canal + que je suis quelqu’un de bien et de conforme à ce qu’ils recherchaient. Ça a rassuré dans les choix et je vais continuer à garder ce respect que j’ai pour lui. »

Crédit Photo: D.R

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