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Exclu/Atsou Edem Franck, le dur à cuire, à l’heure de la reconversion

Il fait partie de ces défenseurs qui ont marqué l’histoire du football togolais tant en club qu’en sélection. Ex sociétaire de l’Etoile Filante de Lomé, de l’Africa Sport d’Abidjan entre autres, Atsou Edem Franck retient l’attention de notre rédaction, Sosports.info, cette semaine. Nous faisons un retour sur la carrière de l’ex international togolais, et le métier d’entraineur qu’il a choisi d’embrasser.

Ancien international togolais, Atsou Edem Franck a commencé dans l’élite togolaise, sous les couleurs de l’Etoile Filante de Lomé, en 1995. Colosse d’1m 88, il animait la charnière défensive des Bleus de la capitale avec Akoto Eric, notamment. Il nous donne un bref aperçu de la suite de sa carrière : « J’ai eu une carrière atypique mais très riche sur les plans humain et footballistique. J’ai commencé à l’Etoile Filante. Après trois saisons, j’ai rejoint le club ghanéen d’Asante Kotoko où je suis resté une saison et demie. Après un bref passage au Dynamo Moscou, je suis revenu au Ghana, et de là, je suis parti à l’Africa Sport de Côte d’Ivoire.

J’y ai joué pendant une saison et demie puis l’équipe belge Genk a souhaité m’enrôler. Arrivé en Belgique, j’ai été prêté à un club partenaire de Genk, Heusden Zolder, pensionnaire aussi de la première division. Quelques mois après, j’ai posé mes balluchons à Al Hilal le plus grand club d’Arabie Saoudite, pour trois saisons. Après le mondial 2006 avec le Togo, j’avais une offre du club allemand Frankfurt qui tardait à se concrétiser, alors j’ai préféré me rendre en Iran pour trois saisons.  C’était pratiquement la fin de ma carrière et je suis revenu en Belgique, juste après. »

A l’instar de tous les sportifs, Franck garde beaucoup de souvenirs de son parcours footballistique : « Ma toute première belle expérience, c’est au Ghana, avec le club Asante Kotoko. Le sérieux que j’ai découvert lors de ma première séance d’entrainement, l’engagement tactique, physique. Le fait de voir certains bons joueurs qui au Togo feraient l’affaire mais là-bas, trainaient sur le banc ou n’avaient même pas leur place parmi les 18, cela m’a ouvert les yeux sur la réalité de la concurrence en football.  Si j’ai pu avoir une carrière assez complète, c’est aussi grâce à ça.

Il y a aussi mon premier voyage en Europe, au Dynamo Moscou, c’était en hiver et il ne fallait pas rater les entraînements qu’on faisait, deux, voire trois fois par jour. C’était toute une autre dimension du football que je ne connaissais pas. Après il y a eu les moments passés en sélection. On était une bande de copains, tout se passait très bien. Je retiens également ma blessure lors de ce match contre le Bénin en 2007 et tout ce qui a suivi. Cette blessure a presque mis un terme à ma carrière internationale. Le summum a été ma participation à la coupe du monde de 2006. Cela n’arrive pas tous les jours et j’ai été très très content de faire partie de cette aventure. »

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L’un des moments les plus difficiles que le mastodonte défenseur a connus en sélection, c’est le drame de Lungi et il en parle : « C’est vrai que j’étais le capitaine lors de ce fameux match Sierra Leone- Togo ou juste après on a eu à vivre un moment dramatique avec l’accident. C’était un moment hyper triste, il fallait y être pour ressentir ce qu’on a vécu. Ce sont des choses que je n’arrive pas à oublier. Je profite de l’occasion pour présenter une fois encore mes condoléances aux familles des défunts. Je lance aussi un appel aux autorités pour qu’ils n’oublient pas tous ceux qui ont perdu leurs proches dans ce drame. C’était un moment très très douloureux, mais la vie continue malgré tout et on ne les oubliera jamais. Qu’ils reposent en paix. »

Véritable passionné du ballon rond, Atsou Franck a entamé sa reconversion, depuis quelques années : « Actuellement, je suis en pleine reconversion mais toujours dans le football. Je suis dans le coaching où je suis des cours avec l’Union Belge des Entraîneurs, sponsorisée par la fédération belge de football. J’ai le diplôme UEFA B et je suis candidat à l’UEFA A actuellement. Mon objectif c’est de pouvoir partager avec les jeunes frères passionnés du foot, ce qu’on nous a transmis durant notre carrière, les aider à embrasser une carrière professionnelle, à les faire rêver. Je continue d’apprendre et je suis très content d’embrasser cette carrière d’entraîneur. Je ne force rien, les choses se font naturellement. »

L’ancien défenseur des Éperviers, garde malgré la distance, un œil sur les performances de la sélection actuelle : « Même si je ne suis pas au pays, je suis de très près l’actualité de notre équipe nationale. Je peux dire qu’actuellement nous sommes dans une situation très incertaine. Selon ma disponibilité, je suis certains matches. Je ne peux pas dire que ça va, je ne suis pas assez convaincu mais en même temps, ils font avec les armes qu’ils ont. Je pense que cette équipe manque cruellement de leader mais on peut le trouver entre Djene Dakonam et Fo-Doh Laba qui font de très bonnes choses dans leurs clubs. Il y a certains bons joueurs qui sont sur la fin et il va falloir trouver des jeunes avec un bon niveau pour pouvoir compenser ce vide. Je pense aussi que des fois, on n’a pas l’effectif pour certains matches. »

Atsou Franck nous livre pour finir, son « onze type » de l’Etoile Filante, club de ses débuts, même s’il reconnaît que c’est un exercice difficile, il l’a fait avec les joueurs de sa génération. Il précise tout de même qu’il y a eu avant et après lui, d’excellents joueurs qui ont porté la tunique des Bleus de la capitale. « Au goal, Agassa Kossi. En défense : Baby Salifou, Akoto Eric, Atsou Franck, Mama Moutawakilou. Au milieu : Kouma Pewi Isidore, Ouadja Lantame, Adamou Baba, Yerima Nasser. En attaque : Coubadja Kader et Aworokou Watchim. »

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